le Nouveau Testament, publié par Saugrain et Didot jeune, 1793-1798.

Vers 1790, Claude Marin Saugrain, fils et successeur de l’éditeur Antoine Saugrain, âgé de 34 ans, met en chantier une nouvelle édition du Nouveau Testament, dans la traduction de Lemaitre de Sacy, qui date du siècle précédent, mais est toujours très lue – et le sera encore longtemps.

Pour cette édition il demande les illustrations à Jean-Michel Moreau « le Jeune » (pour le distinguer de son frère ainé) ; et pour l’impression il s’associe à Pierre-François Didot (également appelé Didot le Jeune – c’est le jeune frère de François-Ambroise Didot).

Les évènements de la Révolution en cours ne perturbent pas, ou peu, cette tâche. Il sollicite, et obtient, en 1791, l’autorisation d’offrir la dédicace à l’Assemblée Nationale. Dans le même temps, on a vu que Didot Jeune, imprimeur de Monsieur, demande le transfert de cette charge à son fils.

Ces trois personnages, Saugrain, Didot Jeune et Moreau le Jeune, se connaissent bien ; ils entretiennent des liens étroits – et même des liens de parenté.

En effet, Claude-Marin Saugrain épouse Louise Chalgrin, fille de l’architecte Jean-François Chalgrin et d’Emilie Vernet, sœur de Carle Vernet. Emilie Vernet est la belle-sœur de Catherine (Fanny) Moreau, fille de Moreau le Jeune, qui a épousé Carle Vernet – Emilie Vernet sera guillotinée en 1794. Au passage, on peut noter que Moreau est le beau-père de Carle Vernet et le grand-père d’Horace Vernet. Dans un registre moins gai, on relève qu’une autre sœur de Claude Marin Saugrain a épousé le médecin Joseph Guillotin, dont la machine qui portera son nom servira a exécuter la mère de sa belle-sœur..

Par ailleurs, Claude-Marin Saugrain est le beau-frère de Henri Didot, fils de Didot le jeune qui épouse sa sœur Angélique. En élargissant un peu la recherche, on trouverait également les familles de Bure et Prault..

Jean-Michel Moreau réalise au moins 112 dessins, qu’il signe et date – de 1790 à 1797. La publication commence début 1791, par livraisons successives, hebdomadaires, comportant 16 pages, au prix de 40 sols (42 sols franco de port) sur vélin et 30 sols pour le papier ordinaire. Le premier évangile (Mathieu) est complété en 21 livraisons, en juillet 1791 paraît la 26e livraison, et en mai 1792 la 43e livraison. La fin de la première partie, en quatre tomes comprenant les quatre évangiles, est annoncée pour septembre 1792. Cette partie paraît donc avec la date de 1793. Une cinquième partie, avec les Actes de Apôtres, ne paraîtra que bien plus tard, sous la date de 1798 ; de ce fait cette partie manque fréquemment. La publication s’arrête avec ce cinquième tome.

L’édition est entièrement illustrée de gravures d’après les dessins de Moreau le jeune, répartis comme suit :

– tome 1, évangile de Saint-Mathieu : un frontispice et 28 gravures ;
– tome 2, évangile de Saint-Marc : un frontispice et 11 gravures ;
– tome 3, évangile de Saint-Luc : un frontispice et 24 gravures ;
– tome 4, évangile de Saint-Jean : un frontispice et 17 gravures ;
– tome 5, actes des apôtres : 28 gravures.

112 dessins pour le Nouveau Testament : Moreau a essayé de ne pas représenter plusieurs fois les mêmes scènes, et a réparti les images les plus frappantes sur les quatre évangiles. Mais il n’a pu empêcher que de nombreuses scènes soient assez semblables, et finalement peu intéressantes : nous voyons ainsi souvent un homme s’exprimer avec plus ou moins d’emphase devant une foule ébahie… gravées par des graveurs nombreux (et pas par Moreau), ces illustrations ne sont en général pas bien considérées – ainsi Schefer n’en reproduit-il aucune dans son livre. Mais si on met à part ces scènes peu inspirées, ses gravures méritent d’être mieux considérées.

En voici une petite sélection :

le livre est un in-quarto de taille in-8° pour le tirage courant : de 13,5 à 15 cm, sur 20 à 22 cm (suivant l’ardeur du relieur) – il existe des exemplaires tirés sur un format in-4°, de 22 cm sur 30 cm environ. Les tomes ont des paginations variées :

– tome 1 : (1), faux-titre, titre, éventuellement vii (épitre dédicatoire), 327 pages.
– tome 2 : (1), faux-titre, titre, 207 pages.
– tome 3 : (1), faux-titre, titre, 345 pages.
– tome 4 : (1), faux-titre, titre, 263 pages, se terminant par l’avis au relieur pour le placement des gravures.
– tome 5 : (1), faux-titre, titre, 349 pages.

Les gravures ne sont pas incluses dans la pagination. Le texte latin est présent sur les pages paires, et la traduction sur les pages impaires, en regard.

Nous avons vu que la publication en livraisons comprenait deux papiers différents – mais des tirages sur d’autres papiers ont été réalisés. Brunet recense ainsi cinq papiers différents :

– papier ordinaire,
– grand papier,
– grand papier vélin,
– in-4° avec figures avant la lettre,
– in-4° grand papier vélin, figures avant la lettre et épitre à l’assemblée nationale, « dont, à ce qu’on assure, il n’y a que 18 exemplaires »

Dans cette liste il faut comprendre que les trois premiers tirages ont des dimensions d’in-8°.

Une annonce publiée dans le Journal typographique et bibliographique du 25 brumaire an 10 (16 novembre 1801) nous présente le cinquième tome et nous donne des informations importantes sur le tirage :

Le cit. Poncelin, imprimeur-libraire, à Paris, rue de Hurepoix, quai des Augustins, n° 17, prévient les libraires, ses confrères, que le 15 frimaire [6 décembre 1801], jour fixe, il mettre en vente les ACTES DES APOTRES, faisant suite aux EVANGILES, publiés précédemment par le citoyen Saugrain ; ouvrage enrichi de 28 gravures, exécutées par les meilleurs artistes de Paris, d’après les dessins du cit Moreau jeune. Un vol. in-4° pap. nom de Jésus vélin, gravures avant la lettre, 100 fr., relié à la Bradel (Il n’en a été tiré que 12 exempl.).
Le même, pap vél. d’Essone, aussi épreuve avant la lettre, 60 fr. (il n’en a été tiré que 50 exemplaires).
Le même, pap. vél., épr. après la lettre, 50 fr. (tiré aussi à 50 exemplaires)
Le même, format in-8°, pap. vél., 30 fr. (tiré à 175 exemplaires).
Le même, pap. vél. avant la lettre, 36 fr. (tiré à 25 exemplaires).
Le même, sur pap. nom de Jésus, 24 fr. (tiré à 350 exemplaires).
Le même, sur carré d’Essone, 12 fr. (tiré à 500 exemplaires).
On invite ceux qui seront jaloux d’avoir les premières épreuves, de faire retirer leurs exemplaires, le 15 frimaire prochain, ou, si bon leur semble, de se faire inscrire d’avance.
Les Actes de Apôtres n’ont été tirés qu’à moitié nombre de celui des Évangiles.

Cette annonce nous fournit les prix : de 12 à 100 francs pour un tome, et les tirages : au total 1162 exemplaires, dont 112 in-4°, et 87 exemplaires avec les gravures avant la lettre (62 in-4°, et 25 in-8°) – pour le cinquième tome uniquement. On peut en déduire que les quatre premiers tomes ont été tirés à 1700 exemplaires au moins (en doublant les chiffres de tirages des exemplaires in-8°). On peut penser que les chiffres des exemplaires de luxe des premiers tomes diffèrent peu de ceux du cinquième tome – d’où peut-être le chiffre de 18 ou 12 exemplaires qu’on trouve parfois mentionné dans les bibliographies. On voit la grande différence de prix du papier : le papier vélin « nom de Jésus » est vendu au double du papier d’Essone. Pour comparaison, le premier tome, fourni en 21 livraisons, coûtait donc 30 francs (papier ordinaire) à 42 francs (papier vélin) : ces prix sont ceux des exemplaires in-8°.

En principe, « nom de Jésus » est un format de papier, qui porte le filigrane IHS, de dimension environ 528 mm sur 704 cm, ce qui correspond pour un tirage in-4° à 26 cm sur 35 cm environ (et moins après reliure).

Beaucoup des gravures sont datées, de 1790 à 1793 pour les quatre premiers tomes ; de l’an 6 à 1801 pour le cinquième tome, ce qui est cohérent avec l’annonce publiée le 25 brumaire an 10. Les gravures sont insérées dans un double filet, gras et maigre ; de taille 88 mm sur 143 mm (environ). La cuvette mesure 175 mm sur 250 mm. Ces gravures existent en plusieurs états (jusqu’à six états) dont principalement :

– l’eau-forte pure,
– l’état avant la lettre de la tablette,
– l’état terminé.

Nb : Les bibliographies ne recensent que 12 exemplaires comportant les gravures avant la lettre et les eaux-fortes pures – de même, l’épitre n’est apparemment présente que dans 12 à 18 exemplaires suivant la source.

Exemplaire Renouard, avec les dessins originaux de Moreau.

Cohen, comme Brunet, dans sa longue notice, cite l’exemplaire du comte de la Bédoyère, qui figure dans sa vente de 1862 :

Les dessins originaux de Moreau se trouvent, joints aux trois états des figures, dans un bel exemplaire en maroquin vert de Bozérian ayant appartenu successivement à Detienne (1807, n. 67:486 fr) à Renouard (1854, n. 14 : 1640 fr.) au comte de la Bédoyère (1862, n. 5 : 1900 fr) et à Léon Rattier ; il a été payé 9800 fr. par M. Henri Beraldi, à la vente de ce dernier amateur (1909. n.56).

Brunet cite également cet exemplaire, dans la collection Detienne, il était alors relié en maroquin rouge, et ne comprenait que les quatre premiers tomes. Renouard nous donne plus d’informations dans son catalogue :

Le Nouveau Testament en latin et en français, traduit par Sacy. Paris, de l’imprimerie de Didot le jeune, 1793, 5 vol. in4. Gr. pap. vél. fig. mar. vert, tabis, dent.
On assure que des dix-huit exemplaires qui de cette brillante édition ont été tirés sur grand papier, in-4., douze seulement ont en tête la dédicace à l’Assemblée constituante, qui n’est point dans les autres du même format. Celui-ci, dans lequel se trouve la dédicace, a le précieux avantage de contenir, outre les figures avant et avec la lettre et eaux-fortes, les cent douze dessins originaux de Moreau le jeune, tous d’une grande beauté et d’une parfaite conservation. La reliure des cinq volumes est uniforme et très belle.
J’avois d’abord acquis les quatre volumes des Évangiles, avec quatre-vingt quatre dessins, et reliés. Depuis, M. Moreau me céda les vingt-huit dessins des Actes des apôtres, ce qui compléta cette belle et riche suite.
Si j’eusse fait relier moi-même les quatre premiers volumes, je me serois contenté des figures avant la lettre, avec les eaux-fortes, sans ajouter les figures avec la lettre, qui me semblent un accessoire tout-à-fait superflu, une surcharge plutôt qu’un ornement.

On voit qu’entre la bibliothèque de Detienne et celle de Renouard l’exemplaire a changé de reliure… on alors Brunet s’est trompé de couleur. Et on note également la différence du nombre d’exemplaires avec l’épitre : 18 chez Brunet, 12 chez Renouard.

On peut suivre cet exemplaire au cours du temps. Voici sa description dans le catalogue de la Bédoyère :

5. Le Nouveau Testament (les Évangiles et les Actes de Apôtres), en latin et en françois, traduit par le Maistre de Sacy. Paris, impr. de (P.-Fr.) Didot jeune, 1793-1798, 5 vol. in-4, gr. pap. vél. mar. vert, à compartiments, tabis, tr. dor. (Bozérian.)
Précieux exemplaire, l’un des 12 imprimés sur grand in-4°, avec l’adresse à l’Assemblée nationale. Aux figures (avant, avec la lettre et eaux-fortes) sont joints les CENT DOUZE DESSINS ORIGINAUX de MOREAU jeune, tous d’une grande beauté et d’une parfaite considération.
Exemplaire de Renouard.

Le livre a figuré en 1949 au catalogue de Nicolas Rauch ; puis dans la vente de la bibliothèque Couppel du Lude, chez Alde, le 23 novembre 2009, sous le numéro 114. De nombreux dessins sont reproduits. Voici la notice :

114. NOUVEAU TESTAMENT (Le) en latin et en français traduit par Sacy. Paris, Imprimerie de Didot le jeune, Saugrain, 1793-1798. 5 volumes in-4, maroquin vert clair à long grain, jeu de quatre filets droits et courbes sur les plats avec éventail aux angles et décor losange-rectangle dessiné par un filet, dos à doubles nerfs mosaïqués de rouge, richement orné aux petits fers, cadre de maroquin intérieur avec roulette, doublure et gardes de tabis rose, la doublure ornée d’une roulette, tranches dorées (Bozerian).
Très belle édition ornée de 4 frontispices et de 108 figures par Moreau le jeune, gravées par Baquoy, Dambrun, Delaunay, Delignon, Delvaux, Duhamel, Dupréel, Giraud, Godefroy, Halbou, Hubert, Langlois, Longueil, Petit, Simonet, Thomas, Tilliard et Trière.
UN DES 12 EXEMPLAIRES EN GRAND PAPIER VÉLIN DE FORMAT IN-4 avec l’épître à l’adresse de l’Assemblée nationale.
PRÉCIEUX ET UNIQUE EXEMPLAIRE CONTENANT LA SUITE COMPLÈTE DES 112 MAGNIFIQUES DESSINS ORIGINAUX DE MOREAU LE JEUNE. Exécutés à la plume et à la sépia, ils sont tous signés et datés de 1790 à 1797 ; contrecollés sur des feuilles minces, ils sont joints aux trois états des figures : eaux-fortes (sauf 6), avant la lettre (29 doubles) et avec la lettre (sauf 30). Élégante reliure en maroquin vert clair de Jean-Claude Bozerian, qui a signé son ouvrage par cette inscription séquentielle en petites capitales dorées réparties en queue du dos des quatre premiers volumes : Impri. à Paris en 1793 / avec les dess. de Moreau / et relié par Bozerian / l’an 3 de la Repu. Fran.
Des bibliothèques Detienne (1807, n° 67), Antoine-Augustin Renouard (1854, n° 14), comte de La Bédoyère (1862, n° 5), Léon Rattier (1909, n° 36), Henri Beraldi (II, 1934, n° 189), Albert Besombes et Taüber. L’exemplaire a figuré dans le catalogue Nicolas Rauch (III, 1949, n° 193).

Sur une estimation de 70 000 euros, il a été adjugé 192 000 euros.

Cet exemplaire, outre les dessins originaux de Moreau, contient l’épitre dédicatoire à l’Assemblée Nationale, qui semble donc peu courante.

Autres exemplaires remarquables.

Dans la vente après décès de Belin, libraire, en 1797, dont le catalogue est rédigé par de Bure, on trouve ces exemplaires :

De ces trois exemplaires (c’est le stock d’un libraire) on peut retenir le premier :

38. [titre] Paris, de l’imp. de Didot jeune, 1793, 4 vol. in-4. br. Gr. Pap. Vélin, figures avant la lettre. Il n’y a eu que 18 exemplaires tirés sur ce papier. L’épitre dédicatoire s’y trouve.

Dans la bibliothèque du comte de la Bédoyère :

On trouve dans un catalogue de la Bédoyère d’avril 1837 un autre exemplaire de cette édition :

6. Le nouveau Testament, en latin et en françois, trad. par Le Maistre de Sacy. Paris, Saugrain, 1791-1801, 5 vol. in-4. gr. pap. vél. fig avant la lettre et eaux-fortes, dem. rel. dos de mar. r. non rogn.
L’un des dix-huit exemplaires avec l’épitre à l’Assemblée nationale.

On notera que la date d’édition du cinquième tome est correctement citée – 1801 et non 1798.

Exemplaire avec note de de Bure :

Un autre exemplaire en grand papier, passé en vente chez Cornette de Saint-Cyr, le 25 avril 2014, sous le numéro 87, nous donne des précisions précieuses. Voici sa description :

Le Nouveau Testament En Latin Et En FRANÇAIS… Paris, Didot Jeune, Saugrain, 1793-1798. 5 volumes petit in-folio, maroquin rouge, triple filet doré en encadrement, dos à 5 nerfs richement ornés aux petits fers, large dentelle dorée intérieure, tranches dorées (Allô). Traduction par Louis-Isaac Lemaistre de Sacy. 4 frontispices et 108 figures hors texte d’après Moreau le Jeune gravées par Baquoy, Dambrun, Delaunay, Delignon, Delvaux, Duhamel, Dupréel, Giraud, Godefroy, Halbou, Hubert, Langlois, de Longueil, Petit, Simonet, Thomas, Tillard et Trière. Un des quelques exemplaires au format in-4, dont d’après Cohen il n’aurait été tiré que 12 exemplaires. Il est ici tiré en grand papier vélin et contient toutes les figures avant la lettre. Notre exemplaire est enrichi d’une suite de 96 figures, avant la lettre, d’après Monsiau et Marillier. Ces figures parurent dans l’édition de La Sainte Bible…, de 1789-1804 et dans l’édition de 1805 chez Gay, Ponce et Belin, à Paris, pour le Nouveau testament de N.S. Jesus-Christ. L’exemplaire contient une note manuscrite jointe sur un feuillet non relié dans l’ouvrage avec les mentions suivantes : « collationné complet le 24 octobre 1825. J. J. de Bure l’ainé – (en dessous) On a imprimé, après la publication de cet ouvrage, un épître dédicatoire à l’assemblée nationale, qui ne se trouve pas dans cet exemplaire – (en dessous) Très rare de ce format dont il n’a été tiré que douze exemplaires – (en dessous d’une autre main) Elle s’y trouve maintenant, je l’ai fait copier par un calligraphe distingué, Mr Quertinier à Valencienne ». L’exemplaire contient effectivement, inséré après le titre du tome I, 4 feuillets remarquablement manuscrits intitulés Epitre dédicatoire. Seul un examen approfondi permet de déceler qu’il ne s‘agit pas de feuillets imprimés. Un autre exemplaire comparable en cartonnage d’attente figurait au catalogue de la première vente De Bure du 22 janvier 1835 sous le n°39. Il est possible que notre exemplaire soit celui de ce célèbre éditeur, relié d’abord par Allô, puis complété de son épître. Contrairement à la collation donnée par Cohen, Reynaud indique qu’ « il n’est pas certain que le tome V renferme un frontispice ». De la bibliothèque David Lionel Salomons Bart avec son ex-libris. Très bel exemplaire en parfaite condition.Estimation : 6 000 – 8 000 Adjudication : 5 700 €

Le livre est décrit comme « petit in-folio ». Ses dimensions ne sont pas indiquées mais on peut estimer d’après la photo reproduite que la hauteur de la page est d’environ 32 cm (en se basant sur la taille de la gravure, 14,3 cm) – ce qui en fait effectivement un livre de très grand format, ce qui doit correspondre, dans l’annonce de 1801, à un des douze exemplaires au format « nom de Jésus ».

D’après la note de de Bure, l’épitre aurait donc été imprimée après coup, ce qui expliquerait sa rareté.

Exemplaire avec figures avant la lettre, relié par Chaumont :

Un exemplaire en grand papier, avec les figures avant la lettre et l’épitre dédicatoire, est passé en vente en 2023 chez Sotheby’s :

Le Nouveau Testament en latin et en français, traduit par Sacy.
Paris, de l’imprimerie de Didot jeune, chez Saugrain, 1793 et 1798.
5 volumes in-4 (304 x 226 mm). Maroquin rouge à grain long, encadrement doré composé d’une guirlande et d’un double filet, dos lisse orné de fers au triangle et à la croix sur semés de fleurettes, roulettes aux palmettes, mention au pied en lettres dorées « figures avant la lettre », chaînettes dorées sur les coupes et en encadrement intérieur, tranches dorées (Antoine Chaumont, étiquette à son adresse « rue du Foin St Jacques n° 18 / Hôtel de la Reine Blanche à Paris »).
4 frontispices et 108 figures de Moreau le jeune, gravés par 18 artistes distincts, dont Baquoy, Dambrun, Delaunay, Delvaux, Dupréel, Halbou, Longueil, Simonet, Tilliard, etc. Les planches portent presque toutes une date, entre 1790 et l’an IX. Elles sont en premier état avant la lettre des tablettes. « Avis pour placer les figures » à la fin du tome IV (la table indique un frontispice et 24 figures dans le 3ème volume).
Avec le tome V, contenant Les Actes des Apôtres, publié en 1798, moins commun.
Un des rares exemplaires du tirage in-4, avec les figures avant la lettre de la tablette (Cohen indique un tirage à 12 exemplaires, accompagnés des eaux-fortes, non présentes ici).
Bel exemplaire dans une reliure de l’époque aux symboles chrétiens réalisée par Antoine Chaumont, actif au début du XIXe siècle, dont les reliures en veau fauve furent saluées par Brunet en 1802 lors de l’Exposition des produits de l’industrie française de 1802 (ancêtre des Expositions Universelles actuelles).

La notice ne le précise pas mais l’exemplaire contient bien l’épitre, si rare semble-t-il. Estimé 2000 à 3000 euros, le livre n’a pas été adjugé.

détail du dos de la reliure, avec la mention « figures avant la lettre ».

Cet exemplaire avait figuré en 1839 dans la vente de la bibliothèque du chanoine Pierre-Jean Bernaert, secrétaire de Maurice de Broglie, évêque de Gand :

20. Le nouveau Testament, en latin et en français, traduit par Sacy, édition ornée de figures gravées sur les dessins de Moreau le jeune. Paris, imprimerie de Didot Jeune, 1793-1798. 5 vol. in-4. relié en maroquin rouge, d.s.tr. et pl. par Ant. Chaumont, à Paris. Chaque vol. est dans un étui. Superbe édition, sur papier vélin, avec les figures avant la lettre.

On notera que les étuis ont disparu entre temps – mais il paraît probable que ce soit le même exemplaire.

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